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Masques hopis : la vente controversée est maintenue

06 novembre 2013 à 08:24:35 par El Coyotos

La justice française a rejeté, vendredi 12 avril, la demande des Hopis de suspendre la vente aux enchères de 70 masques que ces Amérindiens considèrent comme sacrés, d'après leur avocat, Me Pierre Servan-Schreiber.

"La vente est maintenue", a-t-il déclaré, alors que cette vente aux enchères doit se tenir, vendredi en début d'après-midi, à l'Hôtel Drouot à Paris. "Nous faisons un recours devant le Conseil des ventes, l'autorité qui supervise la vente aux enchères, et qui peut théoriquement prendre la décision administrative de la suspendre", a ajouté Me Servan-Schreiber, sans trop y croire.

Les avocats de l'association Survival International avaient engagé en urgence une procédure de référé pour stopper la vente. Deux musées de l'Arizona, dans le sud-ouest des Etats-Unis, et la tribu amérindienne hopi qui vit dans cet Etat, réclament l'annulation de cette vente de masques appelés "kachina" et considérés comme sacrés car ils représentent les esprits des ancêtres des Hopis.

Devant le tribunal des référés, les défenseurs des Hopis avaient expliqué jeudi que la vente devait être suspendue et les masques restitués parce que la loi française "interdit le commerce de certains types de biens comme les sépultures et les tombeaux".

PAS "UN DOMMAGE IMMINENT" D'APRÈS LA JUGE

Mais dans son jugement, la juge Magali Bouvier a estimé que si ces masques ont pour les Hopis "une valeur sacrée, une nature religieuse ou s'ils incarnent l'esprit des ancêtres de ces personnes, il reste qu'il est manifeste qu'ils ne peuvent être assimilés à des corps humains ou des éléments du corps de personnes existantes ou ayant existé...".

"Le seul fait que ces objets puissent être qualifiés d'objets de culte (....) ne saurait leur conférer un caractère de biens incessibles de sorte que leur vente caractériserait un trouble manifestement illicite ou un dommage imminent", a-t-elle ajouté.

"C'est une vision beaucoup trop restrictive et mal fondée du droit", a protesté Me Servan-Schreiber même s'il s'est félicité que cette affaire ait au moins eu le mérite de montrer une "très forte mobilisation" en faveur des Hopis. "C'est le début d'une réelle prise de conscience de l'opinion publique qui comprend que tout ne peut pas être acheté ou vendu, surtout pas quelque chose de si intime et sacré", a-t-il dit.

LE SOUTIEN DE ROBERT REDFORD

Les Hopis ont reçu le soutien de l'acteur et réalisateur américain Robert Redford qui, dans une lettre communiquée par l'avocat de la tribu, juge la vente "sacrilège" et demande la restitution des masques à la tribu, sous peine de commettre un "geste criminel".

Et l'ambassadeur des Etats-Unis à Paris, qui se dit "très préoccupé" par le sujet, a même demandé, dans un communiqué diffusé jeudi 11 avril au soir, à la maison d'enchères de "différer la vente".

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Masques hopis : la vente controversée est maintenue

18 novembre 2013 à 18:27:12 par El Coyotos

Menacées d'interdiction, les enchères des objets amérindiens ont finalement eu lieu et 93% des lots se sont vendus. Un masque a trouvé preneur pour une somme record.

Les objets hopis, dispersés vendredi après-midi à l'hôtel Drouot, ont rapporté au total 931.435 euros. Une jolie somme pour une vente qui a bien failli ne pas se tenir. La tribu amérindienne d'Arizona, Hopi, réclamait la restitution de ces 70 masques sacrés, allant jusqu'à tenter de faire interdire la vente. Elle a été autorisée in extremis vendredi matin par le tribunal référé de Paris.

Malgré cette polémique, l'enchère s'est déroulée dans le calme. «Il y avait foule, précise au Figaro une spécialiste du marché de l'art. Seuls quelques petits incidents sont venus perturber la vente. Des personnes ont pris la parole pour gêner l'enchère mais rien de bien méchant.»

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Le lot le plus cher, un masque nommé «mère-corbeau» (photo ci-dessus), estimé entre 40.000 et 50.000 euros, a été adjugé 198.272 euros (frais compris). Un autre masque «Tête-de-Boue», datant des année 1910-1920, a été acheté 4.142 euros par la fondation Joe Dassin qui souhaite le restituer à la tribu Hopi. Le chanteur a longtemps étudié l'ethnologie aux États-Unis et était un proche de la tribu Hopi. La Fondation Joe Dassin mise à part, les acheteurs étaient majoritairement des collectionneurs d'art tribal. Le propriétaire des masques était un collectionneur français anonyme ayant longtemps séjourné outre-Atlantique.
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Masques hopis : la vente controversée est maintenue

10 décembre 2013 à 18:09:22 par El Coyotos

C'est un masque-heaume de bois peint (image ci-dessus), encadré de deux grandes ailes de plumes noires. En avril dernier, une version de la Mère Corbeau des Indiens Hopis avait été adjugée près de 200 000 euros lors d'une vente de 70 masques à l'hôtel Drouot. Une autre est estimée entre 60 000 et 80 000 euros dans le catalogue d'une seconde vente de près de 400 objets d'art amérindien, prévue ce lundi 9 décembre. Deux fois, l'association Survival International, qui défend les communautés indigènes, a saisi la justice française pour faire suspendre la dispersion aux enchères de plusieurs dizaines de kachinas, en arguant notamment de leur sacralité. Deux fois, elle a été déboutée.

L'avocat Pierre Servan-Schreiber, qui défendait déjà l'association en avril, avait demandé cette fois en référé que les 25 masques compris dans la vente en soient soustraits le temps que l'affaire soit jugée au fond. "L'idée même qu'ils soient vendus, et même simplement exposés ainsi au public, est pour cette tribu d'une obscénité insupportable", souligne-t-il. "Les kachinas sont chez les Hopis les messagers des dieux et les esprits de leurs ancêtres, explique l'ethno-historienne Joëlle Rostkowski, spécialiste des Indiens d'Amérique et enseignante à l'EHESS. Les masques qui les représentent sont portés lors des rituels par des danseurs qui abritent alors en eux les esprits. Ils ne sont pas montrés en dehors de ces occasions."

"Outrage"

masque hopi

En avril, l'ambassadeur des États-Unis avait fait part à la maison Néret-Minet Tessier & Sarrou de son inquiétude et avait demandé la suspension des enchères ; l'acteur Robert Redford, lui aussi, avait mis son poids dans la balance, qualifiant la vente de "criminelle" et de "sacrilège". Sans effet.

La sacralité de ces masques, la justice ne la nie pourtant pas. Pas plus que les commissaires-priseurs. Au contraire, fait remarquer Joëlle Rostkowski : un masque a d'autant plus de valeur qu'il a été "dansé" (porté pendant un rituel) et qu'il incarne un esprit important du vaste panthéon hopi, comme la Mère Corbeau. Mais l'ordonnance rendue vendredi considère, comme en avril, que "si la vente de ces objets cultuels peut constituer un outrage à la dignité de la tribu hopi, cette considération morale et philosophique ne donne pas à elle seule droit au juge des référés de suspendre la vente, qui n'est pas interdite en France". "Les trois quarts des oeuvres d'art, surtout anciennes, sont d'inspiration religieuse", faisait valoir, avant que l'ordonnance ne soit rendue, Alain Leroy, dont la maison Eve organise les enchères de lundi. "Cette vente, ajoutait-il, est parfaitement licite, y compris dans le droit américain."

Aux États-Unis, pourtant, ce type d'enchères n'a presque plus cours. Depuis 1990, une loi, le NAGPRA (Native American Graves Protection and Repatriation Act), prévoit en effet que les communautés amérindiennes puissent obtenir la restitution de leurs restes humains et de leurs objets sacrés lorsque ceux-ci sont entre les mains d'institutions publiques recevant des subsides du gouvernement fédéral. Lorsqu'un kachina est entre des mains privées, il peut donc être vendu pour peu qu'il dispose d'un titre de propriété valide. Sauf que la provenance des masques, justement, pose souvent question. Et "les grandes maisons s'abstiennent, en raison de l'émotion que de telles ventes provoquent et des contestations possibles dont elles peuvent faire l'objet", note Joëlle Rostkowski.

Engouement

Le marché s'est par conséquent déplacé vers la vieille Europe. Et vers la France en particulier, où ces masques suscitent depuis longtemps un très vif engouement. Les surréalistes, André Breton en tête, ont les premiers fait collection de ces masques ainsi que des poupées kachinas que les Hopis offrent aux enfants lors de leur initiation.

"Nous ne disons pas qu'aucun objet sacré ne peut être vendu, ni que les musées d'arts premiers doivent être vidés de leurs collections. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle notre requête ne portait que sur une partie des lots", souligne Pierre Servan-Schreiber. "Nous avions travaillé à une définition des objets cultuels qui pourraient être interdits à la vente : qu'ils soient issus d'une communauté d'hommes qui les considère comme absolument essentiels à sa culture ; que cette communauté soit toujours existante ; qu'ils appartiennent non à un individu, mais à la communauté qui s'en prévaut ; qu'enfin ils ne puissent être trouvés et achetés dans le commerce." "La réponse qui nous a été donnée, ajoute-t-il, revient à nous sommer de ne pas revenir au tribunal une troisième fois."

Délai

Le débat est-il donc définitivement tranché ? Pas si sûr. "Aux aspects juridiques s'ajoutent, ici, des enjeux éthiques, note Joëlle Rostkowski. L'Icom [International Council of Museums, NDLR], qui traite des questions de déontologie dans les musées, se pose par exemple la question de l'attitude à adopter envers ce type d'objets." La France, qui a restitué ces dernières années à la Nouvelle-Zélande des têtes maories appartenant à des collections publiques, est d'ailleurs elle-même confrontée à ces enjeux.

En attendant, l'ambassade des États-Unis a demandé samedi à la société Eve un délai afin que les tribus hopi et apache San Carlos, dont des objets cultuels doivent également être vendus lundi, "'puissent avoir la possibilité de [les] identifier, de vérifier leur provenance et de déterminer si elles pourraient revendiquer ces objets selon les termes de la Convention de l'Unesco de 1970 sur l'exportation et le transfert de propriété illicites de biens culturels, ou de toute autre juridiction". À voir si, cette fois, sa voix sera entendue.

masques hopi

Source : Marion Cocquet, Le point
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Masques hopis : la vente controversée est maintenue

03 juillet 2014 à 19:01:14 par El Coyotos

Des masques Hopi à nouveau aux enchères à Paris

Une nouvelle vente aux enchères de masques sacrés Hopi s'est tenue "normalement" vendredi à l'Hôtel des ventes Drouot à Paris, malgré le recours de cette tribu amérindienne et d'une association et la demande de report de l'ambassade américaine à Paris.

"La vente s'est passée tout à fait normalement et calmement", a déclaré la maison d'enchères Eve.

Seuls neuf masques Hopi sur les 29 qui étaient mis à l'encan ont trouvé preneurs pour un montant total de 137.313 euros (frais inclus).

masque Hopi

Les prix ne se sont pas envolés, les pièces n'étant pas exceptionnelles. Le lot le plus cher parmi les masques Hopi, un masque facial de la fin du XIXe siècle, a atteint 37.500 euros.

La vente, qui comprenait 294 lots d'art amérindien, eskimo et précolombien, a rapporté au total 761.250 euros.

La vente "a été jugée licite à la fois par le conseil des ventes volontaires, par décision du 26 juin, et par le tribunal de grande instance (TGI) de Paris" par une ordonnance en référé du 27 juin, a fait valoir la maison de ventes dans un communiqué. Le tribunal avait été saisi par l'association de défense des peuples aborigènes Survival International et la tribu Hopi.

"Aucune loi américaine n'a été bafouée, aucune opération illicite n'a été commise, les 29 masques Hopi ont donc été proposés aux enchères", a indiqué la société.

En fin de matinée, l'ambassade de États-Unis à Paris, qui était déjà intervenue lors de précédentes enchères du même type, avait demandé à la société Eve "de retarder la vente d'un certain nombre d'objets afin de permettre à des représentants des tribus amérindiennes d'établir avec exactitude la nature et la provenance de ces objets".

"Les représentants des tribus amérindiennes méritent qu'on leur donne la possibilité d'examiner les objets sur lesquels il existe un doute avant qu'il ne soient mis en vente", avait souligné l'ambassade dans un communiqué.

La tribu Hopi de l'Arizona compte environ 18.000 membres. Portés par des danseurs Hopi lors de cérémonies religieuses, généralement interdites aux blancs, ces masques traditionnels sont considérés comme des êtres vivants par les Amérindiens.

Il s'agit du troisième échec de Survival International en France, le TGI ayant déjà rejeté, en avril et décembre 2013, deux demandes de suspension de vente d'objets sacrés amérindiens initiées par l'association. Cette fois-ci, le tribunal a condamné Survival International à verser 2.000 euros d'indemnités à la société Eve, précise cette dernière.

A l'occasion de la vente de décembre 2013, la fondation américaine Annenberg avait acheté pour la somme de 530.000 dollars (environ 390.000 euros) 24 de ces objets sacrés dans le but de les restituer à des tribus amérindiennes. Un geste qui avait été salué par l'ambassade des Etats-Unis en France.

"La vente d'objets sacrés ne peut être balayée d'un revers de main telle une simple transaction commerciale", a souligné vendredi la représentation américaine à Paris qui s'est une nouvelle fois impliquée dans l'affaire.

"Les objets sacrés amérindiens devraient être mieux protégés, plutôt que d'être livrés au plus offrant", a ajouté l'ambassade américaine s'appuyant sur la convention de l'Unesco de 1970, dont la France est signataire,

L'ambassade dit poursuivre ses "efforts" pour créer "les conditions d'un dialogue et d'une concertation sincères entre les tribus amérindiennes , les marchands d'art et les autorités françaises, dans le but de juguler les ventes illégitimes de biens appartenant au patrimoine culturel amérindiens en France".

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