Le président Trump a récemment licencié 1 000 employés des parcs nationaux, laissant craindre que le manque de personnel entraînera des problèmes d'entretien, des horaires d'ouverture réduits des visitor center et une réduction des équipements pour les voyageurs. Le Yosemite National Park, par exemple, tarde à annoncer les dates du système de réservations pour l'été 2025.
L'administration Trump annonce aussi une évolution vers des contrôles transfrontaliers plus stricts, ce qui pourrait allonger les délais d'obtention des visas et renforcer la surveillance des voyageurs.
En plus des licenciements massifs et des coupes budgétaires, l’administration Trump a également suspendu les subventions liées aux incendies de forêt destinées à réduire le risque et l’intensité. Trump a également publié un décret le 20 janvier intitulé «Libérer l’énergie américaine», dans lequel il a fait part de son désintérêt pour les réglementations passées qui protégeaient les terres publiques contre le forage.
National Park Service
Des questions subsistent quant aux conséquences des licenciements des gardes forestiers du National Park Service de cette année pour les visiteurs, qui ont effectué un nombre record de 331 millions de visites dans les parcs l'année dernière.
Les gardes forestiers sont désormais confrontés à la difficile tâche de maintenir des expériences de qualité avec un personnel nettement réduit. Au Great Basin National Park, la fondation du parc a dû lever des fonds pour réembaucher temporairement le personnel licencié afin de maintenir les services de base.
«Tant qu'il n'y a pas d'incendies de forêt, d'inondations majeures ou de tempêtes, il est facile de dire que tout va bien», a déclaré une responsable du NPS. «Mais d'ici un an, ces problèmes commenceront à s'accumuler.»
La politique de l'administration Trump en matière de parcs nationaux a privilégié la réduction des coûts aux services aux visiteurs. Le projet de loi de dépenses pour l'exercice 2025 prévoit une réduction de 210 millions de dollars, soit plus de 6 % du budget des parcs nationaux. Cette situation survient malgré les importants bénéfices économiques des parcs nationaux, qui ont généré 55,6 milliards de dollars de revenus l'été dernier et soutiennent, les villes alentours en profutant, plus de 400 000 emplois dans tout le pays.
Pour ajouter à la controverse, les gardes forestiers ont reçu pour instruction d'utiliser des arguments précis lorsqu'ils abordent ces changements avec les visiteurs. Le personnel est invité à éviter des termes comme «licenciés» et à privilégier des expressions comme «mesures de gestion des effectifs». Cette stratégie de communication contrôlée soulève des questions de transparence à un moment où les visiteurs ont besoin d'informations claires.
Modifications des horaires d'ouverture des visitor center
La réduction des horaires d'ouverture des visitor center mise en place par les parcs nationaux affectera la planification des voyages de millions de voyageurs. Les visites des attractions populaires sont annulées, et les visiteurs peuvent s'attendre à des temps d'attente plus longs aux points d'entrée et aux installations. Avant de vous rendre dans un parc national, consultez le site web officiel du parc (vous trouverez le lien sur chacun de nos guides dans la rubrique "En bref") pour connaître les horaires d'ouverture et les services disponibles.
L'entretien des installations est également mis à mal, avec des inquiétudes concernant des toilettes sales et un entretien réduit des sentiers. Les efforts de conservation ont également été impactés. Certains parcs cessent leurs projets de restauration d'habitats et réduisent la surveillance de la qualité de l'eau pour détecter la présence d'algues toxiques, un risque potentiel pour la sécurité des visiteurs.
Nos conseils
À l'approche de l'été, les visiteurs doivent revoir leurs attentes et avoir une attitude flexible.
Les problèmes engendrés par l'administration Trump peuvent être très différents d'un parc à l'autre. Notre conseil principal : Renseignez-vous sur les conditions actuelles de chaque parc en consultant le site officiel du parc (vous trouverez le lien sur chacun de nos guides dans la rubrique "En bref").
- Envisagez de visiter les parcs en semaine ou en basse saison.
- Apportez des provisions supplémentaires.
- Attendez-vous à une réduction des services.
- Prévoyez d'éventuelles fermetures d'installations ou des horaires réduits.
- En cas de problème de santé, attendez-vous à des temps d'interventions médicales plus long
Les parcs, sites et monuments ne sont cependant pas les seuls espaces publics touchés par les coupes budgétaires provoqués par la volonté de l'administration Trump de réduire les dépenses publiques.
Le Bureau of Land Management, le Service des forêts des États-Unis (US Forest Service) et le Service de la pêche et de la faune sauvage des États-Unis (US Fish & Wildlife Service), les trois plus grands gestionnaires de terres publiques aux États-Unis, assurent également l'accès aux terres publiques.
Bureau of Land Management
Ce que supervise l'agence : En tant que filiale du ministère de l'Intérieur, le BLM a toujours su trouver un équilibre subtil entre loisirs et développement : 90 % de ses terres sont ouvertes à la concession de pétrole et de gaz. L'agence gère également le pâturage du bétail, l'exploitation forestière et d'autres activités commerciales sur les terres publiques. Le BLM couvre à lui seul 951 011 kilomètres carrés, soit près d'un dixième du pays.
De nombreux vastes paysages désertiques des États de l'ouest appartiennent au BLM. Ce sont ces terres qui permettent aux visiteurs de dormir à la belle étoile dans la haute Sierra, d'admirer les pétroglyphes de la vallée du Rio Grande au Nouveau Mexique et d'admirer l'aride désert de Mojave en parcourant une portion de la Route 66. L'attrait principal du BLM réside dans son accessibilité : chacun peut camper gratuitement sur ces terres et (contrairement aux parcs nationaux), les files d'attente sont rares.
Malgré une augmentation de 41% du nombre de visiteurs depuis 2012, d’importantes coupes budgétaires, dont une réduction de 81 millions de dollars sur un budget total de 1,7 milliard de dollars l’an dernier, ont entravés la capacité de l’agence à appliquer une gestion renforcée aux sites désignés. L'administration Trump a licencié 2 300 employés fédéraux du ministère de l’Intérieur, qui comprend le Service des parcs nationaux et le BLM.
Au cours de son premier mandat, le président Trump, poussé par les éleveurs et les législateurs républicains, a fortement réduit la superficie du Bears Ears National Monument et du Grand Staircase-Escalante National Monument, dans l’Utah, tous deux faisant partie du BLM et créés par des présidents démocrates. L’ancien président Biden a rétabli ces protections moins d’un an après son entrée en fonction.
U.S. Forest Service
Compétences de l'agence : Placé sous la tutelle du ministère de l'Agriculture, le Service des forêts gère environ 78 millions d'hectares de forêts et de prairies nationales.
La fréquentation des forêts nationales a connu un pic en 2020 pendant les confinements. Les chiffres se sont depuis stabilisés, même si le Service des forêts reste une destination de vacances importante pour environ 160 millions de personnes.
L'administration Trump a licencié 3 400 employés, dont beaucoup contribuent à la gestion des zones reculées de l'arrière-pays, prisées des randonneurs et des campeurs expérimentés.
La diminution du nombre de gardes forestiers entraînera une diminution de la capacité à mener des opérations de recherche et de sauvetage et à patrouiller pour détecter l'utilisation illégale de motos tout-terrain et de VTT dans les zones sauvages désignées. Sur les sentiers, le personnel sera réduit pour dégager les arbres tombés, réparer les panneaux endommagés et réparer les ponts effondrés.
U.S. Fish & Wildlife Service
Ce que l'agence supervise : les refuges fauniques. Avec plus de 560 refuges répartis sur des plages, des îles, des rives de lacs, des vasières et des marais salants, le National Wildlife Refuge System, dont les terres accueillent plus de 50 millions de visiteurs chaque année, est le plus grand réseau mondial de terres publiques dédiées à la conservation de la faune et de la flore sauvages.
Comparé aux parcs et forêts nationaux, le FWS est une organisation beaucoup plus petite, qui s'appuie souvent sur des bénévoles locaux et des membres de la communauté pour assurer le fonctionnement des installations. Sans personnel à temps plein, l'avenir des programmes de bénévolat est incertain.
470 biologistes, professionnels des ressources naturelles et autres travailleurs auraient été licenciés depuis le mois dernier.
Les coupes budgétaires pourraient affecter l'accès des visiteurs, les programmes éducatifs et le fonctionnement quotidien de certaines des réserves naturelles les plus populaires du pays, comme la Crystal River National Wildlife Refuge, où les familles peuvent rencontrer les lamantins chaque hiver. À Hawaï, des coupes budgétaires ont également été appliquées à la Kilauea Point National Wildlife Refuge, un magnifique paradis à flanc de falaise qui accueille un demi-million de visiteurs par an.