Enfant de la tribu des Cheyennes du Nord, il était réputé pour être très débrouillard et se sortir de toutes sortes de situations. Par exemple, alors qu'il était âgé de neuf ans, un troupeau de bisons passa dans le camp installé près d'une rivière. Il se réfugia dans l'abri abandonné d'un castor qui dépassait le niveau de l'eau et y attendirent la fin du passage des bisons. Il était honnête et simple malgré ses exploits.
Il était d'usage que, lors des déplacements de la tribu, les anciens marchent au-devant pour repérer l'endroit où faire halte. Un jour, un grizzly sortit des fourrés pour les attaquer. Le jeune guerrier vint à la rescousse et se battit contre l'ours avec son couteau. Il combattit souvent armé de son couteau et réussit une fois à battre un ennemi porteur d'un bouclier fait du cuir épais d'un bison que la lame ne pouvait percer. Le Cheyenne alors gagna le nom de "Dull Knife"(littéralement "Couteau Emoussé").
Aux environs des années 1875, les Indiens des plaines étaient déportés de réserve en réserve, et bien souvent dans des régions au climat sec alors que ces Indiens étaient habitués à des climats plus froids. Voyant que son peuple mourait de faim, Dull Knife encouragea les siens à quitter la réserve pour regagner leur sol natal. Poursuivis par l'armée, il fut trahi par quelques-uns des siens. Il fut alors encerclé et il dut se rendre, avec ceux qui l'avaient suivi, à Fort Robinson. Les hommes furent jetés en prison et les femmes gardées au camp. Tous avaient le cœur brisé et ne souhaitaient plus vivre dans ces conditions.
Alors les femmes, autorisées à porter des mocassins aux hommes, réussirent à se procurer des armes (quelques fusils et couteaux) qu'elles amenèrent aux guerriers. La totalité des hommes ne put bien sûr être armée. Néanmoins ils attaquèrent les soldats jusqu'à épuisement des munitions puis s'exposèrent aux tirs. Les femmes et les enfants qui les avaient rejoints s'exposèrent également au feu des soldats. Il ne resta plus aucun Cheyenne en vie.