John Trudell est un activiste politique, poète, écrivain et acteur amérindien, né le 15 février 1946 à Omaha, dans le Nebraska et mort le 8 décembre 2015. D'origine Sioux Santi (ou Dakota), il a milité tôt au sein de différents mouvements de défense des droits des Indiens natifs (en 1969, il participe à l'Occupation d'Alcatraz). Il a été président de l'AIM (American Indian Movement) de 1973 à 1979.
Après avoir perdu sa femme et ses enfants dans l'incendie de leur maison (incendie que John Trudell considère comme criminel et attribue toujours publiquement au FBI), l'activiste continue son combat sous une autre forme en devenant poète et musicien de blues à partir des années 1980.
Depuis, il sillonne les scènes du monde entier pour diffuser sa musique et ses convictions politiques, philosophiques et spirituelles, et faire connaître le combat des peuples Amérindiens.
Contrairement à d'autres activistes amérindiens, John Trudell prône plus la non-coopération que la révolution. Extrait de sa conférence du 26 janvier 2012 à Paris : « Car après tout qu'est-ce que la révolution ? C'est revenir au point de départ. Et lorsqu'une révolution est politiquement réussie, elle remplace l'oppresseur avec tous les drames humains que cela engendre. Quels que soient les systèmes politiques, ils sont basés sur l'exploitation de la Terre et des êtres humains. Si aujourd'hui on veut se battre contre cette oppression (de la marchandisation des âmes et des consciences), il faut peut-être essayer de ne pas répéter les mêmes erreurs […] Que faut-il faire ? La réponse n'est pas la non-violence – ça ne marche pas – mais plutôt la non-coopération. Imaginez que 30% ou 40% de la population décide de ne plus consommer, nous serions bien plus pris au sérieux, nous serions influents. Nous avons le pouvoir d'être acteurs sur le consumérisme. » / Et nous sommes tous responsables…